04-06-2017 09:54 - Affaire de l’extension du CPB :stupeur et consternation

Affaire de l’extension du CPB :stupeur et consternation

Le Calame - Depuis le démarrage des travaux d’extension de 2210 ha du Casier Pilote de Boghé, un Comité de pilotage composé de notables et d’experts avait été mis sur pied pour discuter, au nom des propriétaires terriens, avec le Ministère de l’Agriculture et les services déconcentrés de l’Etat aux niveaux régional et départemental.

Durant plusieurs mois, ce comité a répertorié les ayants droit sur la base du droit coutumier relatif à la propriété foncière traditionnelle. Coup de théâtre ! Le Wali du Brakna signe l’arrêté 04/2017 du 18 mai 2017 désignant une commission qui sera chargée de distribuer les parcelles du nouveau périmètre.

Présidée par le Hakem de Boghé, cette commission se compose du Maire de Boghé, du Délégué régional du Ministère de l’Agriculture, du Directeur Régional de la SONADER, du Percepteur et du Président de l’Union Régionale des Agriculteurs du Brakna. Cet arrêté stipule que pour prétendre à une parcelle, il faudra remplir les conditions suivantes :

-être de nationalité mauritanienne

-Faire une demande

-Ne pas disposer de parcelle dans l’ancien périmètre

-être marié

Cet arrêté a soulevé un tollé chez les populations qui y voient un subterfuge destiné à saborder le travail accompli par le comité de pilotage. Une réunion tenue en catimini le 28 mai chez le doyen d’âge des Halaybé et imam Thierno Sada Baba a abouti à la mise sur pied d’une commission de chefs de villages qui sera chargée dès le lendemain de rencontrer le Hakem pour lui exprimer le désaccord catégorique des populations du terroir. Le Chef de l’Exécutif départemental leur a assuré que la Commission mise sur pied par le Wali n’exclura pas le Comité de pilotage. «Promesse verbale ! », affirme-t-on dans les coulisses.

Ce vendredi 2 juin, le Hakem a rencontré dans les locaux de la Direction régionale de la SONADER, les membres du Comité de pilotage accompagnés des deux députés et du sénateur de la mouqata’a. Il leur a assuré que la Commission travaillera en étroite collaboration avec eux. Un procès-verbal devrait être rédigé pour fixer les clauses de l’accord. (wait and see)

Au moment où se tenait la réunion, des centaines de femmes, d’hommes et de jeunes s’étaient rassemblés devant la Préfecture pour dire « NON » à toute tentative de hold-up sur leurs terres. Les multiples injonctions du commissaire et de ses éléments de quitter le lieu n’ont pu venir à bout de la détermination des gens (les jeunes surtout) à défendre leurs droits à tout prix.

Abdoulaye Dia



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Commentaires (4)

  • Hammejerel (H) 04/06/2017 20:36 X

    Où sont les sont les généraux d'aujourd'hui et les colonels d'hier tous Halaybe qui avaient pactisé avec tous les régimes qui ont mis en exécution leur plan machiavélique Rappel : Depuis 1984, le rythme des aménagements s'est accru, la mise en place de la loi foncière, qui a officialisé l’expropriation pure et simple des terres de tenure traditionnelle que les colons, mécréants qu’ils étaient, avaient reconnues aux indigènes. La promulgation de cette ordonnance a entraîné un fort développement des aménagements individuels, grâce au soutien de l’état par des crédits agricoles épongés tous les deux ou trois ans aux faux agriculteurs qui en fait n’étaient que des commerçants en quête du gain facile Différents autres organismes publics se sont investis dans le financement de I ‘agriculture depuis le Fonds National de Développement (FND) en passant par "Union Nationale des Banques de Développement (UBD). Apres avoir constaté que les objectifs assignés à ces institutions n'ont pas pu être atteints, la Mauritanie à décidé en 1992, dans le cadre du Programme d'Ajustement Structurel de l'Agriculture (PASA), la création d'une institution de crédit agricole autonome sous une forme mutualiste. C'est ainsi que le Crédit Agricole de Mauritanie à été crée sous forme de Coopératives Agricoles de crédit et d'Epargne et leur Union (l'Union Nationale de Coopératives Agricoles de crédit et d'Epargne : UNCACEM). L'UNCACEM est un organisme financier à caractère mutualiste couvrant I ‘ensemble de la vallée du fleuve Sénégal. Ce fut un organisme financier purement tribal où la distribution des crédits n’obéissait à aucune règle normative. Les Halaybe subissent les affres d'un régime tribalo affairiste qui n'épargne aucun pan de l'économie. Il ne reste que de s'unir et être prêt à tout ou disparaître.

  • boofo (H) 04/06/2017 19:33 X

    Aziz, sa famille et les pauvres politique qui roulent dans des v8 veulent s'accaparer des terres des pauvres populations désarmées de la vallée. utilisons tous les moyens pour lutter contre ces bandits.

  • malalbarry8 (H) 04/06/2017 17:35 X

    On m'avait fait entendre que le périmètre de Boghé a connu la participation des bénéficiaires qui avait permis de rectifier beaucoup d'erreurs, grâce à la participation du comité de pilotage désigné par les bénéficiaires et matérialisée par une note du Ministre de l'Agriculture de l'époque. Comment la nouvelle ministre peut t-elle se permettre de vouloir agir de telle sorte en connivence avec le wali? Ce qu'il faut mettre en tête, c'est que les halaybé ne se laisseront jamais faire pour sauvegarder leurs droits sur leurs terres, héritées depuis des millénaires. Qu'allah nous protège contre l'injustice de l'état déguisée en lois et arrêtés pour spolier les terres de la vallée.

  • salloumar (H) 04/06/2017 17:18 X

    Ce n'est qu'une suite logique d'une politique planifiée de harcèlement et de mépris sur la population de la vallée. Après avoir été privée de leurs papiers d’état civil maintenant on passe à une vitesse supérieure en leur retirant leurs moyens de substances et en attendant une autre suite plus diabolique. Vivement 2019 pour sauver ce qui tient encore debout. Salam Oumar Débé