19-07-2019 07:00 - Faits divers…: Un bébé pris en otage, Une mère de famille violée

Faits divers…: Un bébé pris en otage, Une mère de famille violée

Le Calame - Un bébé pris en otage

Le Sud-est de la ville, tout Nouakchott le sait, est une des plus dangereuses zones et risquées. Les taux de la criminalité et de la délinquance y connaissent souvent des pics. C’est le coin qui héberge le plus grand nombre de malfaiteurs, avec Dar Naïm et El Mina.

Malgré le travail des six commissariats de police et des patrouilles continues de la Garde, Arafat a son lot quotidien de crimes et délits. Des insaisissables bandes de voyous y font chaque nuit de nouvelles victimes. Ces jeunes bandits attaquent les passants dans les rues et s’en prennent, parfois, aux domiciles.

Il y a quelques jours, vers trois heures du matin, un malfaiteur armé d’une machette réussit à se faufiler, par la porte des escaliers, dans une villa ou un couple dort paisiblement, avec ses enfants, dans un patio ouvert, en raison de la canicule. L’intrus saisit un bébé qui somnole près de sa maman.

Les pleurs de l‘enfant réveillent le père et la mère en sursaut. « Pas un geste ! », ordonne le bandit, mettant la machette au cou du bébé. « Remettez-moi tout ce que vous détenez, sinon, je lui coupe la tête ! », menace-t-il, effrayant.

On lui collecte argent, bijoux et téléphone portable. Il se retire alors, par là ou il était entré, emmenant le bébé avec la menace de le tuer, s’il était poursuivi. Et de verrouiller ensuite, de l’extérieur, la porte des escaliers de l’extérieur, avant de déposer l’enfant sur la terrasse et de disparaître.

La famille passe un long moment emprisonnée. Ils entendent les pleurs du nourrisson, sans pouvoir le récupérer. La maman crie sa détresse. Des voisins accourent. La porte est enfin ouverte et la voilà enfin à serrer son petit, sain et sauf, tout contre elle. Aux dernières nouvelles, le malfaiteur court toujours.

Une mère de famille violée

Dar Naïm est également connue pour son climat permanent d’insécurité. Des dizaines de familles ont été obligées d’abandonner leurs maisons et biens pour vivre en paix ailleurs. Des bandes de dangereux criminels y font la loi, défiant la police. « El Eidhadh » ou les frères « Foyliya » sont les plus tristement célèbres de ces bandits.

Lemgheity est un des quartiers les moins sûrs de la zone. Vient juste de s’y installer, dans une cabane, une famille en provenance de la brousse. Le couple ronfle à poings fermés, lorsqu’une bande de malfaiteurs investit leur domicile. Deux des lascars tiennent le père en respect avec leurs poignards. Deux autres se dirigent vers la mère.

L’un d’eux, probablement le chef, lui met sa machette au cou. « Si tu fais un seul bruit ou mouvement, je t’égorge ! », menace-t-il, avant de la violer sous les regards de son mari réduit à l’impuissance. Et ce n’est, hélas, que le début d’un long calvaire qui la voit subir les assauts de chaque membre de la bande, l’un après l’autre.

Le pire, peut-être, sera de s’entendre dire, par un des agents du commissariat de police Dar Naim 1 où elle s’est rendue, le lendemain, pour porter plainte : « Tu l’as bien voulu, puisque tu as choisi d’habiter à Lemgheity »… Service de l’Etat, forces de sécurité, mission de protection ? Ce n’est pas seulement les quartiers abandonnés qu’il faut assainir…

L’enfant de la crèche

Le vieux quartier Médina 3 est de ceux où logent beaucoup d’étrangers. Nombre d’africains du Sud Sahara y résident. On y compte une célèbre crèche pour garde et entretien d’enfants mormons. Cette fameuse crèche fut fondée par une vieille togolaise, décédée depuis : Mamma Kodjo.

Actuellement, c’est une autre togolaise, jeune, qui gère la maison. Elle y reçoit, quotidiennement, des dizaines d’enfants, en majorité des nourrissons. Pour mille anciennes ouguiyas par jour, ils seront gardés, nourris et même enseignés, pour ceux qui ont déjà atteint quatre ans. A la descente, leurs parents viennent les reprendre.

En 2011, feu Mamma Kodjo était encore de ce monde et reçut, un matin, une jeune femme de teint clair qui affirmait venir de Nouadhibou pour affaires. Elle lui confia son bébé et un sac contenant ses habits, le temps faire des courses en ville.

Et de lui remettre deux mille MRO. Elle ne revint jamais. Après plusieurs jours d’attente, la vieille togolaise partit à la police pour déclarer l’affaire. Après plusieurs va-et-vient, elle fut mise en contact avec la Direction des affaires sociales. On lui alloua un petit montant trimestriel pour assurer la prise en charge de l’enfant. Ce dernier grandit avec elle, ne parlant que le français et l’ashanti.

Actuellement, il doit avoir neuf ans. On pense qu’il pourrait être parti au Togo, avec sa mère d’adoption, nièce de la défunte Mamma Odjo. Quant à sa véritable maman, elle n’a apparemment jamais cherché à en obtenir quelque nouvelle.

Mosy



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Commentaires (2)

  • mystere1 (F) 19/07/2019 09:45 X

    Décidément, la vie, elle même n'est qu'un film, mais un vrai film de la réalité où l'on voit et vit de tout, de passage pour ces faits divers, on dirait exactement comme dans les films que l'on regarde, à savoir kidnapping, hold up de bank, viol, vol, assassinat par de séries de killers et j'en passe à tous les fléaux ou maux d'une société, que Dieu nous Sauve de ces insécurités.

  • Bertrand (H) 19/07/2019 08:58 X

    L'Etat doit constituer au niveau de la direction de l'urbanisme une police ou commission chargé de parcourir la ville pour mettre fin à l'occupation temporaire et permanente de l'Espace publique et particulièrement sur les voies ou des routes bitumées sont construite. Les denriers trocon butimés à Tevragh zeina ont vu des habitants proches de ces voies élargir leur lot vers la route pour construire des boutique sur des espaces qui devaient servir pour permettre aux piétons de ce déplacer d'un point à l'autre. L'autre jour un ami habitant au quartier FN Extention secteur 1 me mobntarit une voie qui passe devant sa maison et qui devait désenclaver une partie de Tevragh Zeina, du Ksar, de Teyarett et donner un autre accés à Dar Naïm et Tel Zaatar m'a dit que la construction de la route bitumée est mise à l'arrêt parce que des riverains ont clôturé un espace publique au bon milieu duquel la route devait passer. Une autre dame a ajouté quatre mètre de l'espace qui sépare son lot de la route pour y construire des boutiques, elle travaille la nuit. A l'entrée de la nouvelle voix qui commence entre la route menant de Mauricentre vers Sukuk, après la station de gasoil (Petrodis), le propriétaire du premier bâtiment à droite a tiré son lot vers la nouvelle route bitumée pour construire ses boutiques. Aucun service n'est venu les inquiéter, au point de se demander si l'administration existe et si elle n'est pas complice. Pendant la construction de la route est arrêté par la construction d'une clôture sur son passage, les "citoyens" grignotent chacun sur cet espace public qui se rétrécie chaque jour. Une police doit être créée pour combattre ces pratiques qui ont diminuées ces dernières années, mais qui persistent encore. Nous ne parlons pas des baraquements et de quartiers précaires qui poussent comme des îlots dans ces quartiers du centre ville et qui démontrent l'échec des politiques visant à mettre fin au quartiers précaires. Ceux-ci ont migré des quartiers périphériques vers le centre ville, avec tout ce que cela cause comme atteinte à l'aspect et à la salubrité de la ville (centre ville et quartiers résidentiels).