Kassataya - L’absence des 4 candidats à la présidentielle du 22 juin dernier à l’investiture du nouveau président augure de prochains bras de fer entre le pouvoir et l’opposition. Cette perspective de confrontation est encouragée même par Ould Ghazouani qui n’a pas laissé entendre un dialogue avec une opposition en dehors de celle représentée au parlement.

Un général peut en cacher un autre. Ould Ghazouani succède ainsi à Ould Aziz et devient le 7ème président militaire depuis 78 et le premier qui a réussi une alternance pacifique. Dès les premières heures de son quinquennat, les mauritaniens ont l’impression qu’ils vont devoir encore vivre 5 ans de régime autoritaire.

Les 4 candidats malheureux à la présidentielle ne se sont pas trompés en boycottant la cérémonie d’investiture du successeur de Ould Aziz, à laquelle d’ailleurs ils n’étaient pas invités. Ce début de tension augure des perspectives d’autres confrontations.

C’est clair pour Ould Ghazouani la seule porte de dialogue c’est avec l’opposition au parlement. Autrement dit en le paraphrasant la majorité gouverne et l’opposition suit et critique mais dans le cadre strict de la constitution.

En écartant l’opposition démocratique hors système Ould Ghazouani se contredit lui-même quand il vient d’affirmer qu’il est le président de tous les mauritaniens. C’est le premier test de cohabitation mal engagée entre le pouvoir et l’opposition démocratique appelée ainsi à être plus conquérante que jamais.

Jusqu’ici ses différents leaders se sont conduits tête baissée. Le plus grand défi c’est d’abord de remettre l’ordre dans les rangs et dans les convictions.

L’UFP et Tawassoul sont confrontés à des dissidences au sein de leur instance dirigeante qui résultent de la crise post-électorale. Seule la coalition VE semble ne pas marcher sur un fil. Le changement c’est maintenant d’autant plus que la prochaine alternance c’est pour 2024.

Cherif Kane