Nord Info - A près de 200 km de Nouakchott et plus de 370 km au bord d’une mer calme se trouve le village de Nouamghar.

La zone était naguère infranchissable mais grâce à une piste bitumée de 50 km, le village des pêcheurs est devenu abordable. C’est là que la fédération nationale de pêche (FNP) section artisanale et côtière Nord a organisé ce vendredi 13 septembre une journée de sensibilisation au profit des immraguens, les véritables habitants de cette localité où la pêche est sacrée.

Cette journée était consacrée à l’explication des mesures fondamentales de gestion de la pêcherie des petits pélagiques (PPP).

Elle rentre dans le cadre d’une grande campagne de sensibilisation qui a débuté le 15 juillet dernier et continuera jusqu’au 15 novembre prochain touchant plusieurs cibles dont les organisations socio professionnelles (OSP) et les organisations professionnelles des pêches (OPP) disséminées dans plusieurs zones de pêches en particulier à Nouadhibou, à Nouamghar aujourd’hui.

La section artisanale et côtière de la FNP organise ces journées de sensibilisation grâce à la coordination avec le PRCM (Partenariat Régional pour Conservation de la zone côtière et Marine) qui accompagne les pêcheurs artisanaux depuis longtemps dans leurs activités de défense du patrimoine halieutique appuyé financièrement par la Fondation pour la Nature (MAVA).

De prime abord, le président de la section artisanale M. Sid Ahmed Ould Abeid a remercié de leurs présences à ce conclave le représentant du MPEM chef d’antenne de cette zone Jemal ould Soule, le représentant des Garde-Côtes Mauritaniennes (GCM), Mohamed ould Saleck dit Baye Pekha le président de la FNP section artisanale sud, Verida Habib représentant la mairie de Nouamghar, les notables et chefs de village Hamed ould Biram et Bediyah ould Mohameden.

Il dira comme les autres intervenants que les pêcheurs immraguens, à qui il n’apprend rien, doivent se tourner vers cette pêcherie des petits pélagiques où près de 1.600.000 tonnes par année peuvent être pêchées dans nos côtes et cela va sûrement diminuer l’effort sur la pêche du poulpe surexploité et dont le stock ne dépasserait pas les 40000 tonnes par année.

En outre, il faut noter, dira Sid Ahmed Abeid, que tout un monde tourne autour du secteur profitera du petit pélagique (PP) : transporteurs, dockers, femmes vendeuses de poisson, stations de carburants, mareyeurs. Donc cette pêcherie joue un rôle capital dans l’emploi et a une grande valeur nutritive (apport en protéines, croissance des enfants, Omega3).

Mais les petits pélagiques sont des ressources hautement migratrices, diront-ils, entre les pays de la sous-région de l’Afrique Nord-Ouest, (du Maroc au Sud du Sénégal).Elles sont constituées de sardinelles, de maquereaux, de chinchards, de l’anchois. Malgré leur abondance ils subissent de fortes pressions qu’il va falloir une approche concertée pour leur garantir une gestion durable.

Cette journée de sensibilisation a été l’occasion pour les participants à l’atelier de mettre en relief l’importance et l’intérêt croissant de voir les nationaux se tourner vers cette pêcherie abondante génératrice de revenus quitte à s’aider par des expertises étrangères. Les participants présents à cet atelier ont tous loué l’initiative. Mais pour eux l’Etat doit les encourager par la création de petits projets tels des unités de transformation.

Il est demandé dans ce cadre une politique efficace de formation continue des pêcheurs, l’appui de la commercialisation et l’encouragement des pêcheurs par leur financement. Avant de lever la séance, le président de la section artisanale M. Ould Abeid dira que l’avenir c’est dans le petit pélagique. Et pour aider les immraguens , il fera tout pour leur trouver des formations, mais faudrait-il qu’ils se tournent vers cette pêcherie et lui donnent l’intérêt qui lui sied.

Compte-rendu pour Nordinfo

Aidahy dit Weddou

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