Le Quotidien de Nouakchott - A l’origine dénommé le Parc Zoologique d’Idini (PZI), le PNA était initialement un projet de parc zoologique créé par arrêté n° 0406 du MEDD le 18 Mars 2015 sur une superficie de 400 ha.

C’est par décret n° 0178 du 05 Octobre 2016 qu’il est devenu un établissement public à caractère administratif (EPA) dénommé Parc National d’Awleigatt qui couvre actuellement une superficie de 1.600 ha dans la commune d’Awleigatt, Moughataa de Ouad Naga dans la wilaya du Trarza.

Principal objectif a cette structure : contribuer à la conservation des espèces et au maintien des processus naturels et l’équilibre des écosystèmes. Par ce biais, la Mauritanie se dotait d’un 3ème parc naturel en plus du Parc National du Banc d’Arguin et du Parc National de Diawling.

En vue du développement de ce parc, un partenariat fut établi avec l’Afrique du Sud qui bénéficie d’une grande expérience dans la gestion des parcs animaliers.

Par une convention entre le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) et l’Etablissement d’Exécution des Travaux Réalisés en Matériaux Locaux (ETR-ML) sous tutelle du Ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire, le MEDD confiait – en délégation de services – à ETR-ML la réalisation de certains ouvrages dont principalement une clôture autour du parc. ETR-ML est l’un des chouchous de l’ancien régime à qui il confiait nombre de travaux importants comme le pavage des voieries et des aménagements dans les capitales régionales recevant les commémorations du 28 Novembre.

C’est ainsi que, et contrairement aux usages, le PNA avait consenti une avance à ETR-ML de 1,1 milliard MRO payés en 02 étapes : 700 millions et 400 millions.

Dès la fin de l’année 2019, la Ministre de l’Environnement saisissait par courrier officiel le Ministère de l’Habitat pour un rappel de l’urgence de procéder à la construction de la clôture du PNA dont le retard accusé affecte déjà tout l’agenda de ce dernier. Tout en rappelant dans ce courrier que le PNA a déjà versé cette avance , du temps du PZI, et qu’un appel d’offres avait été lancé en 2015 pour cette même clôture. Mais le dossier se perdra dans les méandres de l’administration jusqu’à l’avènement du PNA et la signature de la convention ci-dessus mentionnée.

Fort de cet accord, ETR-ML lancera le même appel d’offres en 2018 qui sera vite rendu infructueux pour cause de sous-estimation budgétaire elle-même engendrée par la confusion entre une clôture en grillage traditionnel et la construction d’une clôture en panneaux rigides électro-soudés qui est le type de protection périmétrique recommandée pour des sites de ce genre.

En 2019, ETR-ML se voit notifié de négocier une entente directe avec l’homme d’affaire Zein Abidine Ould Mohamed Mahmoud, un proche de l’ancien président Aziz. Mais cette tentative de gré-à-gré n’aboutira pas pour cause de non-conformité technique du matériel proposé par ses partenaires marocains. Donc, rebelote.

Par la suite et après avoir véritablement pris conscience des exigences techniques pour la réalisation de cette clôture, ETR-ML a procédé à la relance de l’appel d’offres mais en prenant soin, cette fois-ci, de le faire à travers une liste restreinte tel que prévu dans son Plan de Passation des Marchés publié auparavant.

C’est ainsi que furent « shortlistées » cinq (05) entreprises nationales desquelles ETR-ML avait exigé – au préalable – une attestation de partenariat avec un fabricant mondialement reconnu comme fabricant de clôtures rigides.

Les consultations furent envoyées le 17 avril 2020 avec un délai de réponse fixé au 05 mai 2020. Mais le 30 avril 2020, soit – sans compter le week-end – 48h avant la date limite de dépôts des offres, ETR-ML a notifié aux soumissionnaires l’annulation de la procédure d’appel d’offres ! Depuis, c’est le black-out total sur ce dossier. Pas de nouvelles au niveau de ETR-ML pas plus qu’au niveau du maitre d’ouvrage le PNA, ni au Ministère de l’Environnement.

Sommes-nous en train de revivre le même scénario de 2018 ? Y’a-t-il un gré-à-gré en perspective ? ou tout simplement le budget a –t-il été réaffecté ailleurs en ces temps de restrictions budgétaires ?

Dans l’attente de la clôture de son dossier de clôture, le PNA essaie tant bien que mal de conserver un semblant d’existence. Lui, que d’aucuns considèrent comme une lubie de l’ancien président s’évertue avec les moyens de bord pour garder en vie les 190 animaux sauvages livrés par une société sud africaine dans des conditions obscures et fait reporter, une fois encore, l’arrivée prévue d’autres espèces animales.

Le Parc National d’Awleigatt (PNA) est situé dans la commune d’Awleigatt dans la Moughata de Oued Naga. Il couvre une superficie de 1600 ha suite aux extensions dans sa partie Ouest de 800 m et de 1200 m dans sa partie Est.

Le PNA projette de réintroduire les espèces suivantes : Gazelle dama, Gazelle au front rouge, gazelle commune, antilope oryx, mouflon à machettes, antilope addax, (Gazelle Dorcas (Gazella dorcas), Antilope Mhorr (Nanger dama mhorr), Oryx Algazelle (Oryx Dammah), Adax (Adax nasomaculatus), Gazelle à front rouge (Eudorcas rufifrons).

En plus de ces espèces on ajoute, le mouflon à manchettes (Ammotragus lervia sahariensis), l’Autruche à cou rouge, phacochère, chacal doré, fennec, renard pâle, civet, chat sauvage, chat des sables, serval, caracal ou lynx du désert, hyène tâchée, porc-épic, singe patas, signe vert, hippopotames, lion, léopard et éléphant.

Ces espèces sont considérées comme des animaux historiques de la Mauritanie (le dernier éléphant mauritanien ayant disparu dans les années 80).