27-07-2020 23:30 - Rosso : le stade Ramdhan dans un état piteux

Tawary - Construit en 1975 par la coopération chinoise, le stade Ramdhan de Rosso, la capitale du Trarza est aujourd’hui dans un piteux état. Ce temple du ballon rond ne répond à aucune norme sécuritaire et cette situation pourrait perdurer d’autant plus que rien n’est entrepris pour y faire face.
Le stade se meurt au grand dam des amoureux du football à un moment où les priorités du pouvoir sortant étaient ailleurs.Onze ans, il n'a pas pu terminer la route Nouakchott-Rosso, ni rénover l'unique stade de la ville, nous raconte sur place un ancien footballeur.
L’état du stade, ou du terrain de football, Ramdhan de Rosso écœure aussi bien les amateurs du ballon que les journalistes sportifs et responsables du foot présents à Rosso.
À la rentrée, le visiteur est tout d’abord frappé par l’état vieillissant des portes, plusieurs fois rafistolées sur des piliers très fatigués.
Plusieurs parties de la clôture, qui avaient cédé sous le poids du temps, continuent à montrer des signes de faiblesse avec des fissures visibles allant jusqu’à la fondation. Les tribunes épluchées par les aléas donnent une idée des siècles passés.
Sur ce sujet, nous avons recueillis les témoignages suivants :
Souleymane Breihmatt, président de la ligue régionale de football du Trarza
Pour sa part, M. Souleymane Breihmatt, président de la ligue régionale de football du Trarza, président du Club FC Médine Trarza et membre du bureau exécutif de la Fédération nationale, dit mal comprendre la non-inscription de ce stade dans le cadre des stades municipaux comme tous les autres stades du pays.
Selon ses propos, en 2010, lorsque Rosso a eu deux équipes en 1e et 2e division, des démarches intenses ont été entreprises au niveau du ministère de la jeunesse pour que le stade soit réhabilité, mais, en vain.
Et à chaque nomination d’un ministre au département des jeunesse et des sports, il passe et évoque le cas du stade Ramdhan."Tout dernièrement, l’actuel ministre de la jeunesse, de l’Emploi et des sports, Dr Taleb Sid ’Ahmed, était à Rosso, et nous avions profité pour lui montrer la situation cruelle dans laquelle se trouve le stade.
Il est important de souligner qu'il a promis que le stade sera rénové et d’ailleurs, il avait dit que le financement est acquis. Mais, on attend toujours !" s'exclame Souleymane
Vue la situation du stade, le Club FC Médine Trarza a joué successivement tous ses matches à l’extérieur et cela a coûté énormément cher à ses responsables. C’était un fait fatiguant pour les joueurs et le staff technique qui n’avait aucun soutien financier pour les déplacements, explique-t-il.
Il a souligné que pour pouvoir accueillir des équipes adverses, nous avons décidé de mettre une pelouse naturelle d’une valeur estimée à plus de quatre millions MRO dont les travaux avaient commencé, mais, avec l’hivernage, ils ont arrêté.
Sidaty Sy dit Soccra cadre sportif et responsable de la jeunesse
La situation du stade Ramadan est critique, mais l’homme garde espoir en lançant un appel. « Beaucoup de talents aujourd’hui à Nouakchott voire ailleurs ont commencé dans ce stade dont l’état actuel n’honore personne et continue sa descente aux enfers aux yeux de tout le monde.
Toutes les rencontres de l’Equipe pour le championnat 2019-2020 avant sa suspension pour les raisons sanitaires liées au covid-19, ont été jouées hors de Rosso parce que le stade n’est pas en mesure d’abriter les matches, précise-t-il. Il a affirmé que les voyages ont été fatigants et coûteux.
Malgré cela, on ne baisse pas les bras, car c’est nos enfants qui utilisent ce stade. J’invite les autorités à tous les niveaux et les personnes de bonne volonté à penser à la reconstruction de ce stade car ça y va de l’image de Rosso le berceau du football », lance Soccra.
Concernant la dernière réhabilitation, dit-il, elle date de 1998-1999 par la Banque Mondiale. A la veille de l’élection présidentielle, lors du passage du Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani pour le meeting, nous avons exposé la situation du stade et le manque total d’infrastructures sportives et culturelles à Rosso à ses conseillers, a-t-il précisé.
Amateur du ballon rond
Témoin des moments de gloire, le stade Ramadhan de Rosso est presque en ruine. Il affirme que l’état dans lequel se trouve cette infrastructure sportive est révoltant.
Ce stade a servi d’école de football pour les plus grands et excellents joueurs des différentes formations de l’équipe nationale dans les décennies passées, conclut-il.
Journaliste sportif
Les journalistes sportifs éprouvent le même sentiment face à l’état de ce monument sportif. « Le stade Ramadhan de Rosso est malade. Il y a l’air de jeu qui est impraticable, les tribunes sont en état de dégradation très avancé et la clôture est presque coiffée par les dunes de sable.
La tribune est hors norme, alors que plusieurs lieux publics ont été rénovés. Mais, le vieux stade reste pour le moment le plus grand oublié.
Or, c’est le seul grand lieu d’attraction de la jeunesse de la ville et où les équipes de football doivent recevoir leurs adversaires qui viennent des capitales régionales du pays. Un stade qui aurait même abrité des matches internationaux amicaux durant la décennie des années 1980 avec les équipes du Sénégal, dit-on.
Mais depuis sa construction, ce stade n’a connu qu’une seule rénovation. Plus d’une dizaine de clubs informels s’y entraînaient. Sauvez les sportifs de Rosso en faisant une rénovation pour que ce stade soit un peu joli. Il faut que les fils ressortissants de Rosso à Nouakchott, Nouadhibou et Zouérat et ceux qui sont à l’étranger nous donnent un coup de main pour changer l’image de notre ville, pépinière du football ».
Chroniqueur sportif
Même son de cloche chez ce chroniqueur sportif. « Honnêtement, le stade Ramdhan est dans état très critique aujourd’hui. Quand il pleut, le stade devient impraticable et les murs sont trop fatigués. On n’a même pas une tribune qui peut répondre aux normes et c’est le seul stade que tout Rosso et même le Trarza compte. Que ça soit championnat de première ou deuxième, les matches se jouaient sur ce vieux stade qui ne répond plus aux exigences, a-t-il dénoncé.
Dans l’attente des premiers travaux de réparation, les amoureux du foot à Rosso prendront encore leur mal en patience.
Le stade de PK 7?
Cela fait plus de sept ans que les travaux de construction du stade de PK 7 Dubaï (Rosso) ont arrêté pour des raisons non élucidées. Selon nos informations, le marché du stade et de la maison des jeunes a été confié à un jeune homme d’affaires proche d’un haut responsable ami de l’un des ministres du gouvernement passé.
Et une source sportive de préciser que la maquette du stade n’est pas des meilleures et que la tribune faisait face au soleil. Quant à la maison des jeunes affilée au stade, a subi le même sort. Et jusque-là, aucune enquête n’a été entamée pour que l’opinion publique ait des informations sur les dessous de la suspension des travaux ?
Aboubecrine Sidi, de retour de Rosso