07-10-2020 22:55 - Communiqué du collectif des avocats chargés de la défense de l'ancien Président Mohamed ould Abdel Aziz

Communiqué du collectif des avocats chargés de la défense de l'ancien Président Mohamed ould Abdel Aziz

Taleb Khyar Mohamed - Nous, collectif des avocats chargés de la défense de l'ancien Président de la République, Monsieur Mohamed ould Abdel Aziz ;

Après avoir pris connaissance d'un communiqué en date du premier octobre, émanant des avocats de l'Etat, critiquant avec une violence inouïe notre collectif, sans accorder un quelconque intérêt en bien ou en mal, aux moyens juridiques soulevés au bénéfice de notre client, à l'encontre de la procédure d'un autre âge, initiée contre lui et les siens, en toute méconnaissance des droits les plus élémentaires de la défense ; déclarons ce qui suit :

1- Le collectif en charge du dossier contre notre client se qualifie de partie civile, alors qu'à ce stade de la procédure, seule l'action publique est mise en mouvement, et il n'apparaît nulle part qu'une partie civile se soit constituée pour s’arroger cette qualité, comme il n’échappe à personne que l'action publique dont s'agit, a été mise en mouvement par une dénonciation émanant d'une commission parlementaire dont le caractère inconstitutionnel résulte des textes mêmes de la constitution mauritanienne.

2- Le collectif en charge du dossier contre notre client s'est jeté dans une interprétation hasardeuse de l’article 93 de la constitution, en toute ignorance d’une règle fondatrice de tout régime parlementaire à caractère présidentiel affirmé, règle aux termes de laquelle, seul le gouvernement est responsable devant le parlement, et qu'à contrario, cette responsabilité ne peut, et ne saurait en aucun cas concerner le président de la république, considéré et décrit dans notre texte fondateur, comme la clé de voûte des institutions, le chef des forces armées, le garant de l'indépendance nationale et de l’intégrité territoriale, le seul maître à bord de la politique de défense et de sécurité de la Nation…..etc.

Dans un régime parlementaire, le président de la république est l'arbitre du fonctionnement continu et régulier des pouvoirs publics, et en Mauritanie, sa responsabilité ne peut être mise en jeu que pour haute trahison et devant la Haute Cour de Justice ; il s'agit d'un texte constitutionnel, et la constitution est la mère des lois.

A cet égard, on ne peut qu'évoquer le caractère édifiant du classement sans suite par le procureur de la république de la plainte enregistrée sous le n° 310, intervenu le 4/3/2019, caractère édifiant de ce classement sans suite, car fondé textuellement sur l'article 93 de la constitution et la compétence de la Haute Cour de Justice, comme cela résulte de manière littérale des termes mêmes de l’unique « attendu » motivant en l'espèce, la décision du procureur de la république.

Qu'on ne vienne pas nous opposer que le moyen fondé sur l'article 93 de la constitution est inopérant, ou qu'il n'est pas pertinent, ou qu'il manque d'à propos.

3- Le collectif en charge du dossier contre notre client reproche à ce dernier d'exercer son droit au silence, décrivant cette attitude comme étant une manière de narguer les autorités, alors qu’il s’agit d’un droit fondamental, l'expression d’une garantie essentielle des droits de la défense. Comment peut-on narguer qui que ce soit lorsqu'on exerce un droit reconnu comme occupant une place privilégiée parmi les moyens légaux dont dispose la défense ?

4- Les observations des avocats de l'ancien président de la république sur le caractère illégal, arbitraire et illégitime de la commission d'enquête parlementaire n'a pas plu à la défense en charge du dossier contre notre client, à telle enseigne qu'elle s'en est pris à ses pairs, les affublant de noms d'oiseaux, définissant leurs efforts de vains et d’inconséquents, tout cela pour se voiler la face, et éviter de se confronter aux textes en vigueur, notamment la constitution aux termes de laquelle, il n'est nulle part fait allusion à cette fameuse commission d'enquête, le tout en ignorance de la règle pourtant bien connue que « nul ne plaide par procureur », la commission d'enquête parlementaire n’étant pas à confondre avec l'Etat de Mauritanie, dont nos confrères se présentent comme étant les mandataires.

5- Enfin, les avocats chargés du dossier contre l'ancien président de la république, ont souscrit sans réserve à la faculté illimitée pour le procureur de la république, selon eux, de restreindre la liberté de mouvement de monsieur Mohamed ould Abdel Aziz, pourtant garantie par la constitution, sans évoquer aucun texte à l'appui de ce soutien, et sans égard pour l’incompétence du parquet en la matière conformément à l’article 93 de la constitution, sans égard également pour les dispositions pertinentes de l’article 40 du code de procédure pénale et celles de l’article 33 de la loi relative à la lutte contre la corruption, suffisamment édifiantes sur le caractère arbitraire des mesures du parquet, restreignant la liberté de mouvement de l'ancien Président de la République.

Le Collectif





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Commentaires (7)

  • Doyen2020 (H) 10/10/2020 10:09 X

    Ne succombons pas à l'esprit de vengeance. Renversons la présomption d'innocence de l'ancien président par des arguments de droit et non par des jérémiades.

  • ELKAVOUTY (H) 09/10/2020 10:38 X

    CE N EST PAS LA PEINE DE TROP PARLER. AZIZ DOIT RENDRE L ARGENT DES PAUVRES DE CE PAYS QU'IL A MANGE. DONNEZ A AZIZ SON SALAIRE POUR 10 ANS ET RECUPEREZ TOUT LE RESTE. C'EST UNE SOLUTION LOGIQUE ET AVANTAGEUSE POUR L'ANCIEN

  • hamadel (H) 08/10/2020 16:25 X

    Aziz paie ces zigotos avec l'argent du contribuable ça fait mal au cœur le vole par cette bande d’Ali baba se poursuit toujours

  • leguignolm (H) 08/10/2020 12:26 X

    Mohamed Ould Abdel Aziz, toi et ta horde des avocats, si vous avez une once de dignité, vous n’allez pas se cacher derrière cet article 93. Puisque, on sait à partir ou dans quelle circonstance est crée l’article. Un homme sans foi, tout lui est possible. Ce qu’il faut savoir cet article 93 dans la constitution même Ould Taya n’a profite pas ; puisque à partir de ses bêtises humaines et il sera poursuivi tôt ou tard et ailleurs c’est ce avait compris un certain moment avant son départ, il cherchait une renonciation …… !

  • boubou_kibili (H) 08/10/2020 08:48 X

    Je suis mal placé pour apprécier le bien fondé des textes évoqués, mais je trouve ces gens civilisés qui pose un débat et non des invectives. Le citoyen Lamda que je suis et les mauritaniens veulent un débat serein sur cette question et chacun à sa place et les avocats en premier. Cet article est conçis et argumenté que l'on peut lire en non juriste. Voilà ce que l'on attend de tous pour que cette affaire soit claire le moment venu et que ces conclusions face jurisprudence et c'est pour cela que les gouvernants actuels soient prudent et surtout vigilants car il peuvent ici et maintenant être rattrapés par ce mouvement qui a débuté avec le travail de la CEP. Mes cousins SoninkOO disent que la queue du mal est longue.!!!! Toume Kameline Vem.

  • Marrakech (F) 08/10/2020 07:24 X

    Aziz est une cause perdue pour ses avocats, c'est le plus grand des vo***eurs et tout le monde le sait !

  • Phaco le ARR (H) 08/10/2020 00:03 X

    Messieurs, pour tout voleur riche, il y’aura toujours des hommes à la recherche du gain pour le défendre afin d’y bénéficier sans raison, vos critiques n’ont aucun sens et voir la façon dont vous défendez votre client, cela nous montres votre amateurisme en matière de justice et de loi surtout en République Islamique de Mauritanie, ARR le Phaco ou phaco le ARR sera jugé et traîner devant les tribunaux nationaux et internationaux, cet ancien président était mêlé à beaucoup de chose peut claire et peu catholique, il a beaucoup de choses à régler, il n’avait pas flairé le danger, parce que entouré par des menteurs et voleurs de la république qui sont entrain de payer leur comportement irresponsable et dangereux pour un pays comme la Mauritanie qui est connu pour être un pays de laudateur.