09-03-2007 13:22 - Ahmed Ould Daddah, figure emblématique de l’opposition à Ould Taya

Ahmed Ould Daddah, figure emblématique de l’opposition à Ould Taya



Lorsque les militaires renversèrent son demi-frère, Moctar Ould Daddah, premier président de la République islamique de Mauritanie, Ahmed Ould Daddah occupait le portefeuille de ministre des Finances et du Commerce.


L’homme qui disposait déjà d’une solide formation d’économiste pour avoir décroché en 1967 une licence en Sciences économiques, option économie internationale, de l’Université de Paris, suivie trois ans plus tard d’un Diplôme d’études supérieures (DES) ès Sciences économiques de l’Université de Dakar, était bien prédestiné à occuper une telle fonction.

Natif de Boutilimitt le 07 août 1942, Ahmed Ould Daddah, aujourd’hui candidat à la présidentielle de dimanche en Mauritanie, reçut d’abord dans cette même ville la formation traditionnelle obligatoire dans le milieu maraboutique dont il est issu avant de se lancer dans les études modernes, celles apportées par les « nssara » (toubabs). A l’âge de 22 ans, il passe avec succès son baccalauréat en mathématiques.
La carrière professionnelle de ce technocrate reconverti en politique commence en 1967 lorsqu’il est promu conseiller économique et financier adjoint du chef de l’Etat. L’année suivante, il est promu conseiller économique et financier du chef de l’Etat, poste qu’il ne conservera pas plus longtemps puisqu’on le nommera dans le courant de l’année 1968 à la tête du Secrétariat exécutif de l’Organisation des Etats riverains du Fleuve Sénégal (OERS).

Quatre ans plus tard, on retrouve Ahmed Ould Daddah comme directeur général de la Société nationale d’import-export (SONIMEX) qui détenait à l’époque le monopole du commerce extérieur. Mais le poste où il a eu la plus grande longévité fut celui de gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie qu’il a occupé entre 1973 et 1978. C’est là aussi qu’il a marqué l’économie naissante du pays en jouant le rôle principal dans la création de la monnaie nationale, l’Ouguiya, en 1973, en remplacement du CFA.

Après le putsch du 10 juillet 1978, Ahmed est recruté par la Banque mondiale en tant qu’expert économique. En 1986, l’institution de Bretton Woods le détache comme conseiller économique et financier auprès du gouvernement centrafricain, poste qu’il ne quittera qu’en 1991 pour se lancer dans la politique.

Ahmed Ould Daddah a occupé cumulativement, entre 1968 et 1991, d’importantes responsabilités, notamment le poste de président de la Chambre de commerce et d’industrie de Mauritanie, président de la Commission nationale des marchés, membre du Comité monétaire, administrateur de la Société nationale industrielle et minière (SNIM), administrateur du Port de Nouakchott et administrateur de l’Union des banques arabes françaises (UBAF).

Il a également occupé les fonctions de premier président du Centre africain d’études monétaires (CAEM), de gouverneur du Fonds monétaire arabe, de gouverneur suppléant de la Banque Mondiale, de gouverneur du Fonds arabe de développement économique et social (FADES), de gouverneur au FMI, de consultant international et de gouverneur de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA).

Candidat aux élections présidentielles de 1992, Ahmed Ould Daddah obtient officiellement 33% des voix. Mais nombre d’observateurs estiment que l’homme avait remporté, dans la réalité, cette première élection d’un chef d’Etat en Mauritanie. Selon eux, la machine de fraude du parti de l’ex président Maaouya Ould Taya, alimentée par l’administration à tous ses niveaux, a tout simplement inversé l’issue du scrutin.

On retiendra au crédit de Ould Daddah d’avoir empêché les siens de marcher sur le palais présidentiel après la proclamation des résultats, préférant ronger ses freins que d’exposer le pays à une émeute.

En 1992, Ahmed Ould Daddah devient le secrétaire général de l’Union des forces démocratiques/ère nouvelle (UFD/EN) qui sera arbitrairement dissous en octobre 2000 par Ould Taya. On le retrouvera plus tard comme président du Rassemblement des forces démocratiques (RFD) sous les couleurs duquel il se présente à l’élection présidentielle de novembre 2003.

Habitué aux tracasseries du régime policier de Ould Taya, Ahmed Ould Daddah a été plusieurs fois arrêté et emprisonné à Nouakchott comme à l’intérieur du pays.

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