Taqadoumy -- L’ancien ministre et homme politique Beijel Ould Hamid a déclaré, lors de son intervention à la conférence « Pont entre les générations » organisée par « La Génération Républicaine », que les conditions dans lesquelles sa génération a exercé la politique étaient radicalement différentes de la réalité actuelle, soulignant que la pratique politique à l’époque était pleine de risques.

Il a ajouté :

« Nous avons trouvé des dirigeants déjà en place, et quiconque faisait de la politique en dehors du parti unique risquait la prison. Nous faisions de la politique dans un contexte totalement différent. Aujourd’hui, vous pouvez le faire dans une salle sans craindre la police. »

Évoquant les relations entre générations, il a précisé :

« Nous ne sommes pas des ennemis, nous avons seulement des visions politiques différentes. Chacun a son expérience. Être au pouvoir ne signifie pas que je n’ai pas d’opinion. J’ai mes positions et je les exprime. Je ne vous appelle pas à rejoindre la majorité, mais vous pouvez le faire tout en conservant vos convictions. »

Pour lui, l’engagement politique commence sur le terrain :

« La politique se pratique au plus près des citoyens. Quelqu’un qui a grandi à l’étranger ne peut pas comprendre la nature de la politique ici. La fonction la plus proche des citoyens est celle de maire, non pas pour s’enrichir, mais pour servir la population. »

Il a enfin exhorté les jeunes à apprendre des générations précédentes sans les copier :

« Vous devez apprendre de nous, mais pas reproduire nos parcours. Vous êtes les enfants d’aujourd’hui, votre vision de la Mauritanie est différente de la nôtre. »

Et de conclure :

« J’entends parfois des appels au renouvellement de la classe politique, mais la politique n’est pas une fonction publique dont on prend sa retraite. »