17-11-2025 18:10 - Le discours du Président de la République à Nbeiket Lehwach: un rappel essentiel
Mohameden Fall -- Il est des moments dans la vie des peuples où l’on sent souffler un vent étrange : un vent de renoncement, de fatigue morale, de tentation du repli. Comme si la société, lassée par les querelles et les incertitudes, glissait lentement vers une forme de vide intérieur. Un vide fait de méfiance, de soupçons, de rumeurs, de frustrations non exprimées.
Un vide que certains exploitent, et que d’autres subissent.
La Mauritanie n’est pas épargnée par ce vertige. Nous le ressentons parfois dans nos discours, dans nos réseaux sociaux, dans nos interactions quotidiennes. Nous le percevons quand surgissent des mots qui blessent, des accusations qui séparent, des identités que l’on instrumentalise pour opposer au lieu de rassembler.
Comme si notre pays, ce pays que nous aimons et que nous partageons, risquait de se laisser distraire par les sirènes dangereuses du communautarisme, de l’ethnicisme ou des discours de haine.
Au moment où certains veulent nous tirer vers le bas, un autre appel nous est adressé. Celui du haut, celui de l’unité, celui de l’avenir. Et cet appel, c’est le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani qui l’a rappelé avec force, avec calme et avec dignité, lors de son discours à Nbeiket Lehwach : la paix n’est pas un luxe, la stabilité n’est pas un choix secondaire, l’unité n’est pas un slogan ; ce sont les fondations mêmes de notre avenir commun.
Son message, clair et ferme, a rappelé une vérité simple : la Mauritanie ne peut se permettre ni la haine, ni la division.
Ce pays respire grâce à l’esprit de fraternité, il avance par le travail, il s’élève par le développement, il se protège par la cohésion.
Nous devons entendre cet appel.
Nous devons surtout y répondre.
Car le vide attire ceux qui ne proposent rien. Ceux qui entretiennent la colère pour masquer l’absence d’idées. Ceux qui attisent la frustration pour cacher qu’ils ne savent ni construire, ni fédérer, ni servir.
Ils prospèrent dans les conversations découragées, dans les polémiques faciles, dans l’inaction des indifférents. Ils se nourrissent de nos silences autant que de nos doutes. Ils ne créent rien, ils détruisent. Ils ne rassemblent pas, ils désorientent.
Pendant ce temps, sur le terrain, dans les villages, dans les villes, dans les quartiers, une autre Mauritanie travaille, invente, cultive, soigne, enseigne, construit. Une Mauritanie qui existe mais qu’on montre trop peu. Une Mauritanie qui incarne l’espoir plutôt que la plainte.
C’est celle-là que je choisis. C’est celle-là que nous devons soutenir. Et c’est celle-là que le Président appelle à mettre en avant.
Nous devons changer de récit.
Parler moins de ce qui nous divise, plus de ce qui nous rassemble.
Nous devons valoriser la dignité du travailleur, la noblesse du fonctionnaire qui sert l’État, la créativité du jeune entrepreneur, la détermination des femmes qui portent la société, la patience des enseignants, la générosité des soignants, la persévérance des paysans, la vision des chercheurs, l’énergie de nos diasporas.
Nous devons affirmer non pas timidement, mais fièrement qu’en Mauritanie, l’identité n’est pas une arme mais une richesse.
Que nos différences ne sont pas une faille mais une force.
Qu’aucun groupe n’est supérieur à un autre, qu’aucun citoyen ne doit être méprisé, invisibilisé ou utilisé comme instrument politique.
Le vide gagne lorsque nous cédons.
L’unité gagne lorsque nous choisissons de nous tenir debout.
L’espérance est une stratégie, une méthode, une responsabilité politique.
Les nations avancent non par la peur du chaos, mais par la promesse d'un avenir meilleur.
Aujourd’hui, nous avons un devoir : réécrire ensemble l’histoire que nous voulons vivre, une histoire qui parle de progrès, d’inclusion, de paix durable, de développement réel, d’unité nationale sincère.
Cette histoire ne sera pas écrite par un homme seul, aussi déterminé soit-il.
Elle sera écrite par un peuple éveillé, conscient et responsable.
Le Président a tracé la voie : celle de la paix, de la cohésion, de la fraternité et du travail.
À nous, jeunes, citoyens, acteurs politiques et sociaux, d’y marcher avec lucidité et détermination.
Parce qu’en Mauritanie, l’avenir ne doit pas être redouté.
Il doit être bâti.
Et il est encore temps de le bâtir.
M.F
