21-02-2013 19:53 - Affaire Bouamatou : Quelle perspective ?

Affaire Bouamatou : Quelle perspective ?

Le feuilleton Aziz/Bouamatou entame sa troisième semaine. Sans solution, en perspective, en dépit de quelques tentatives de médiations, vite avortées. La GBM continue, quoique assaillie, depuis la semaine dernière par les inspecteurs de la tutelle, de fonctionner, sans pouvoir compter sur ses avoirs à la BCM.

Les soutiens de Mohamed Ould Bouamatou ont organisé, jeudi dernier, un meeting imposant. Où des leaders syndicaux ont pris part. En plus du responsable du parti politique, sous la bannière duquel, l’autorisation pour la manifestation a été accordée. Le différend évolue tout de même. Et prend des allures internationales.

Le président du collectif des avocats de la défense de Debagh, la seconde personnalité du groupe BSA, en détention préventive, depuis deux semaines, maître Bouhoubeyni et des avocats français, ont entamé, hier, à Paris, les démarches pour la saisine du rapporteur spécial des Nations unies pour l‘indépendance de la justice au sujet des violations des droits de la défense récurrentes en Mauritanie et l‘instrumentalisation de la justice.

Localement, l’affaire continue de susciter l’intérêt de l’opinion publique. Le monde politique, en particulier la coordination de l’opposition démocratique a condamné, individuellement, par communiqué, l’instrumentalisation de la justice et l’acharnement contre l’homme d’affaires Mohamed Ould Bouamatou.

Pour sa part, Ely Ould Mohamed Vall a rendu public, avant-hier, un communiqué dans lequel, il fustige la mise sous diktat des institutions de la République. Mais, il faut dire que les politiques ne sont pas allés au-delà des condamnations de principe. L’affaire se cantonne, pour le moment, dans la sphère économico-financière. Le GBM continue de s’auto alimenter à travers les ressources propres du groupe. Les autres sociétés du groupe BSA poursuivent leurs activités.

Opposition/ Bouamatou ?

Toutefois, c’est établi, l’instinct politique demeure latent, sous nos cieux. Le pays vit en crise politique depuis le coup d’Etat du 08 août 2008. L’opposition s’est toujours mêlée activement à tous les différends qui ont opposé Mohamed Ould Abdel Aziz et ‘’ses cibles circonstancielles’’. Après son élection, quand il a embastillé les hommes d’affaires, dits smassides, l’opposition s’est rangée ouvertement avec ceux-ci, en organisant meeting et sit-in.

Pourtant, Elle n’a jamais été si loin, la coordination de l’opposition démocratique, dans l’adversité contre Mohamed Ould Abdel Aziz, plus que maintenant. Son dernier leitmotiv qu’elle n’a cessé – et ne cesse- de brandir n’est autre que ‘’Aziz Dégage’’. N’est-ce pas, là, une occasion plausible, dans la philosophie, connue jusque-là de l’opposition, pour surfer sur toute opportunité qui agace son ennemi principal, Mohamed Ould Abdel Aziz.

Ce différend ne constitue-t-il pas une aubaine, pour elle ? Peut-être attendrait-elle qu’elle soit saisie, ou impliquée, par le premier concerné, en l’occurrence, Mohamed Ould Bouamatou. Qui demeure, jusqu’ici, silencieux, au moins, en apparence. Et ne souhaiterait pas politiser une affaire qu’il situerait dans le registre des affaires. La campagne qui s’engage par l’entourage de l’homme ne dépasse pas la communication médiatique.

On ne saurait si elle allait évoluer, cette guerre, ou s’effilocher, à l’instar de l’affaire des hommes d’affaires smassides et Mohamed Ould Abdel Aziz. Celui-là qui a accepté de sauter, ou presque, sur la proposition de médiation du Cheikh Dedew pour solder cette affaire et faire taire le boucan.

La tentative de médiation opérée, dans l’affaire Bouamatou, se serait faite prématurément. Peut-être. Mohamed Ould Abdel Aziz, dans ses premiers jours de croisade, contre son ancien soutien, habité par l’esprit belliqueux et vindicatif, pourrait bien se rétracter et accepter, au finish, de revenir à des meilleurs sentiments envers son cousin. Ou bien poursuivrait-il ses attaques contre le groupe BSA. Jusqu’à pousser Bouamatou à réagir ouvertement. Et, l’affaire prendrait une autre tournure. Toute politique. Et là, tous les coups sont permis.

AVT




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Commentaires (1)

  • yeromalado (H) 22/02/2013 02:03 X

    Ce qu'il faut comprendre c'est le fait que toute societe excercant en Mauritanie doit payer des impots. La direction des impots a le devoir de revoir ces livres et de demander paiement. Les taxes recuperes font parties des revenues de L'etat, et sans les taxes lEtat devient pauvre. Que toutes les societes, travailleurs et petites entreprises paient les taxes. Pensez vous que Bouhamatou ne doit rien a lEtat.

    Ce que je refuse cest l'implication direct du president dans cette affaire et l'utilisation de la justice pour d'autres fins. Cela devrait etre l'affaire de la direction des impots.

    Si Bouhamatou payer les taxes, qu'il present ses preuves,,,, affaire close!