Ouest-France - Dans son discours de fin d’année, Tedros Adhanom Ghebreyesus, patron de l’Organisation mondiale de la santé, a dit son inquiétude face aux menaces conjuguées des variants Delta et Omicron. Il a fustigé la désinformation qui conduit à la défiance vis-à-vis des vaccins et donc à une mortalité accrue. Enfin, il a regretté que les pays ne soient pas plus solidaires les uns vis-à-vis des autres.

"Je suis très préoccupé par le fait qu’Omicron, plus transmissible, circulant en même temps que Delta, entraîne un tsunami de cas.

Cela exerce et continuera d’exercer une immense pression sur un personnel de santé épuisé et des systèmes de santé au bord de l’effondrement"​, a déclaré ce mercredi le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus, au cours d’une conférence de presse.

Le chef de l’OMS a rappelé que le Covid a tué au moins 1,8 million de personnes en 2020 et 3,5 millions en 2021 et "nous savons qu’en réalité, ce chiffre est beaucoup plus élevé. Sans parler des millions de personnes confrontées aux conséquences à long terme du virus"​.

La « désinformation » empêche de sauver des vies

Lors de ce discours, Tedros Adhanom Ghebreyesus a regretté que certains pays pratiquent un "nationalisme étroit" ​en gardant pour eux seuls les outils de santé, comme les masques, les médicaments, les tests et les vaccins, "minant l’équité et créant les conditions idéales pour l’émergence de nouveaux variants"​.

Il a également fustigé l’attitude d’un "petit nombre de personnes" ​qui pratiquent la "désinformation"​, sapant ainsi la confiance des populations "dans la science et dans les outils de santé qui sauvent des vies"​. Le chef de l’OMS estime que "nous devons non seulement partager les vaccins plus rapidement et de manière plus équitable, mais nous devons également aider les pays à les fabriquer et à les déployer pour tout le monde"​.

Améliorer la réponse collective

Ce virus continuera "d’évoluer et de menacer nos systèmes de santé si nous n’améliorons pas la réponse collective"​.

"Dans le cadre des vagues énormes de cas actuellement observées en Europe et dans de nombreux pays du monde, la désinformation qui conduit certains à hésiter à se faire vacciner se traduit désormais par un taux de mortalité accentué des non-vaccinés"​.

L’OMS souhaitait que 40 % de la population mondiale soit entièrement vaccinée d’ici à la fin de l’année et a pour objectif une couverture de 70 % d’ici à mi-2022. Tedros Adhanom Ghebreyesus a annoncé que 92 des 194 États membres de l’OMS n’ont pas atteint l’objectif de 40 % en 2021.