24-02-2024 01:30 - Attaques en mer Rouge : le commerce transitant par le canal de Suez chute de 42% (CNUCED)

Attaques en mer Rouge : le commerce transitant par le canal de Suez chute de 42% (CNUCED)

ONU Info - C’est une autre conséquence du conflit entre Israël et le Hamas : la perturbation du trafic maritime au canal de Suez. Depuis plusieurs semaines, les rebelles houthistes attaquent des navires de commerce en mer Rouge, les obligeant à détourner leur route. Cela se traduit par une explosion des tarifs du fret maritime.

Selon la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), le volume commercial transitant par le Canal de Suez, qui souffre des attaques en mer Rouge, a diminué de 42% ces deux derniers mois. Cette agence onusienne basée à Genève redoute désormais des répercussions pour l’ensemble du commerce mondial et sur le changement climatique, les armateurs étant désormais contraints de contourner l’Afrique.

L’agence alerte également sur les effets cumulatifs des perturbations en mer Rouge, en mer Noire et à Panama.

« Les perturbations sur les grandes routes maritimes - canal de Suez, canal de Panama et mer Noire – représentent des défis sans précédent pour le commerce mondial, affectant des millions de personnes dans toutes les régions », alerte la CNUCED dans son nouveau rapport sur l’impact sur le commerce mondial de la perturbation des routes maritimes de la mer Rouge, de la mer Noire et du canal de Panama.

Chute de 67% des transits hebdomadaires de navires porte-conteneurs

Cette baisse des transits du canal de Suez est le résultat de la décision prise par les principaux acteurs du secteur du transport maritime pour contourner les attaques des rebelles houthistes.

Certains armateurs ont temporairement suspendu les transits par le canal de Suez. Les transits hebdomadaires de navires porte-conteneurs ont chuté de 67 %. La capacité de transport de conteneurs, les transits de navires-citernes et les transporteurs de gaz ont également connu des baisses significatives.

Le transport maritime, qui constitue l’épine dorsale du commerce international et représente 80% des mouvements de marchandises à l’échelle globale, est un élément essentiel de l’économie mondiale. Les attaques contre le canal de Suez s’ajoutent aux tensions géopolitiques qui affectent les routes maritimes en mer Noire, et à la grave sécheresse due au changement climatique qui perturbe le transport maritime sur le canal de Panama.

Outre les baisses notées dans le canal de Suez, le nombre total de transits par le canal de Panama a chuté de 49% par rapport à son apogée. Or ce canal est l’artère essentielle reliant les océans Atlantique et Pacifique.

Si le canal de Suez est impacté par les défis sécuritaires en mer Noire, celui de Panama est confronté à un autre problème : la baisse du niveau d’eau. Celle-ci a suscité des inquiétudes quant à la résilience à long terme des chaînes d’approvisionnement mondiales, soulignant la fragilité de l’infrastructure commerciale mondiale.

Prix de transport de conteneurs de Shanghai vers l’Europe multipliés par trois

En attendant, l’incertitude croissante et l’abandon du canal de Suez au profit d’un détournement par le cap de Bonne-Espérance ont un coût économique. Depuis novembre 2023, la hausse des taux de fret spot moyens pour les conteneurs a enregistré la plus forte augmentation hebdomadaire jamais enregistrée, soit 500 millions de dollars US au cours de la dernière semaine de décembre. Cette tendance s’est poursuivie.

Les taux spot moyens de transport de conteneurs au départ de Shanghai ont plus que doublé depuis le début du mois de décembre (+122%). Ils ont été multipliés par trois vers l’Europe (+256 %) et sont même supérieurs à la moyenne (+162%) vers la côte ouest des États-Unis, bien qu’ils ne passent pas par Suez.

Le commerce extérieur de plusieurs pays d’Afrique de l’Est dépend fortement du canal de Suez. Environ 31% du volume du commerce extérieur de Djibouti passe par le canal de Suez. Pour le Kenya, cette part est de 15% et pour la Tanzanie de 10%. Parmi les pays d’Afrique de l’Est, le commerce extérieur du Soudan est celui qui dépend le plus du canal de Suez, avec environ 34% de son volume commercial traversant le canal.

Vers une probable flambée des prix des denrées alimentaires

Plus globalement, les navires évitent les canaux de Suez et de Panama et cherchent d’autres itinéraires. Le canal de Panama est particulièrement important pour le commerce extérieur des pays de la côte ouest de l’Amérique du Sud. Environ 22 % du volume total du commerce extérieur du Chili et du Pérou dépendent du canal.

L’Équateur en est le pays le plus dépendant, avec 26 % des volumes de son commerce extérieur qui le traversent.

Sur un autre plan, la CNUCED estime que l’augmentation de la consommation de carburant résultant de l’allongement des distances et de l’augmentation de la vitesse pourrait entraîner une hausse de 70 % des émissions de gaz à effet de serre pour les trajets aller-retour.

Face à l’allongement des itinéraires, la CNUCED redoute « des perturbations prolongées du transport maritime par conteneurs », menaçant les chaînes d’approvisionnement mondiales et risquant de retarder les livraisons.

« Ce qui entraînerait une hausse des coûts et de l’inflation », avertit l’agence onusienne relevant que l’impact de la hausse des taux de fret sera pleinement ressenti par les consommateurs d’ici un an.

Outre l’allongement des distances et l’augmentation des taux de fret risquant de se traduire par une hausse des coûts, l’inflation pourrait être aggravée par la crise ukrainienne et ses conséquences sur les prix de l’énergie.





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Source : ONU Info
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Commentaires (1)

  • Buwuelm (H) 24/02/2024 07:28 X

    Tous ces gens qui s’agitent maintenant, ne sont animés que par l’appât du gain. Ils se font des milliards en dollars sur le dos des pauvres et ils veulent perpétuer cette pratique. Les dirigeants des pays qui voient leur économie menacée, expriment de vives inquiétudes face à des Houthis, prêts à mettre le feu aux poudres, pour mettre un terme à l’Injustice qui gangrène la Terre. La Conférence des Nations Unies sur le Commerce Et le Développement (CNUCED) aurait dû prévoir cette conséquence dont elle parle. Tous les capitalistes du monde ont assisté au massacre de nourrissons, d’enfants, de femmes et d’hommes sans défense, dans la bande de Gaza. Ils seront jugés pour complicité de meurtre. L’auteur de ces tueries de masse est connu, c’est l’État d’Israël, avec à sa tête, le terroriste sanguinaire Benyamin Netanyahu. Ce virus espère venger les six millions de juifs décimés par Hitler. Pour cela, il pense organiser le génocide du peuple palestinien. Les cris de détresse lancés des quatre coins du globe, laissent Ben Net de marbre. Il peut compter dans un laps de temps, sur un Biden finissant, mais le résultat n’est pas assuré. Les lamentations des autres sont sans importance pour lui ; ne sont significatives, que celles exprimées devant le MUR. Pourquoi tant de pays poltrons, passent tout le temps à s’indigner, utilisant des paroles inaudibles pour les militaires criminels qui occupent les territoires palestiniens. Quand il s’est agi de Yougoslavie, d’Irak, de Syrie et de Libye, des forces armées occidentales ont été dépêchées pour neutraliser les armées régulières de ces pays et commettre des crimes. Certaines de ces contrées avaient été honteusement envahies, à la suite de grossiers mensonges étalés par les USA et le Royaume-Uni. Aujourd’hui, c’est l’État hébreu qui sème la pagaille aux Proche et Moyen-Orient. Tout le monde assiste, impuissant à cet état de fait. Le récent veto américain prouve que la justice est appliquée par les injustes, au gré de leurs intérêts. Le malheur des uns, ne doit plus faire le bonheur des autres, il doit faire le malheur de tous les hypocrites et égoïstes qui nous gouvernent. Une troisième et dernière guerre mondiale, ne serait-elle pas une solution radicale, pour permettre à ceux qui survivront (quelques milliers d’individus, certainement), de rebâtir une société plus juste ?