Le Quotidien de Nouakchott - L’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS) a lancé une alerte préoccupante vendredi 12 septembre, soulignant que le barrage de Manantali, situé au Mali, a presque atteint sa capacité maximale. Une situation qui fait peser un risque réel d’inondations dans les zones riveraines en Mauritanie et au Sénégal au cours des prochaines semaines.

Un seuil critique atteint

Le niveau d’eau du barrage a atteint 207,53 mètres, très proche de la cote maximale fixée à 208,05 mètres. Face à cette situation, l’OMVS a indiqué que des lâchers d’eau seraient inévitables afin d’éviter la saturation de l’ouvrage hydraulique. Or, ces opérations, bien que nécessaires pour la sécurité du barrage, risquent d’aggraver la menace d’inondations dans les localités situées en aval.

Selon l’organisation, le niveau observé cette semaine est équivalent à celui enregistré à la mi-octobre de l’année dernière, alors même que la saison des pluies n’est pas encore terminée. Cela laisse présager des semaines difficiles pour les populations de la vallée du fleuve.

Des populations déjà fragilisées

En 2024, les wilayas du Trarza, du Brakna, du Guidimagha et du Gorgol avaient déjà été durement touchées par les crues. Des centaines de familles avaient perdu leurs habitations et de nombreuses exploitations agricoles avaient subi d’importants dégâts.

L’OMVS rappelle que ce sont précisément ces mêmes zones qui risquent à nouveau d’être affectées. Elle appelle donc les autorités nationales et locales, ainsi que les communautés, à prendre sans délai des mesures de précaution, notamment l’évacuation préventive des zones les plus vulnérables.

Un appel à la vigilance et à l’action

L’organisation insiste sur la nécessité d’une coordination rapide entre les pays membres afin de prévenir une catastrophe humanitaire et économique. La gestion des lâchers d’eau doit s’accompagner d’un dispositif d’alerte efficace et de plans d’évacuation pour les villages riverains.

L’OMVS rappelle que la prévention reste le seul moyen d’atténuer les dégâts, dans un contexte où le changement climatique accentue la fréquence et l’intensité des crues.