17-10-2025 17:16 - L’institution supérieure de contrôle des finances publiques publie son Rapport sur la reddition des comptes publics

La publication du dernier Rapport de la Cours des Comptes (cc) pour les exercices 2022 et 2023 a fait l’objet de divers commentaires et critiques de la part de nos citoyens, critiques dont certaines, à mon avis, sont assez dures et manquent parfois de retenues.
Cette remarque pourrait indisposer, je le sais, ceux qui s’adonnent à ce genre d’exercice de leur droit d’expression dans nos médias dont le site indépendant Cridem joue un rôle unanimement apprécié par nos intellectuels et analystes politiques.
Pour tempérer toutefois certaines critiques formulées sur le rapport de cette institution de contrôle juridictionnel, je dirais ce que j'avais déjà écrit sur les bonnes réformes entreprises par l’actuel régime afin de rendre plus transparente la gestion publique dans notre pays.
J'avais évoqué quelques indicateurs de
performance de notre gestion budgétaire et financière, prouvant la bonne orientation du régime actuel vers plus de transparence dans la gestion publique. Ces indicateurs dont les effets sont souvent méconnus par le grand public seront ramenés à mon avis a trois grands axes:
L’introduction progressive dans
la gestion de nos finances publiques de la budgétisation axée sur une logique de résultats astreindra désormais nos gestionnaires publics, dans l’utilisation de leurs crédits sous forme de programmes, à une obligation de résultats et non pas à une obligation de consommation de leurs dotations budgétaires sans rendre compte.
Sur le plan de la réduction des délais de reddition des comptes publics devant le Parlement qui est considéré comme un indice de transparence dans les normes internationale de bonne gouvernance financière, le délai de la présentation de la loi de règlement âpres chaque clôture budgétaire à nos honorables députés a été ramené sous ce régime à 24 mois alors qu'on attendait plusieurs années pour présenter les
résultats d'exécution du budget déjà voté.
La déconcentration budgétaire entamée grâce à la perfection du dernier logiciel de gestion budgétaire a permis aux ordonnateurs de crédits ministériels de jouir de la plénitude de leurs prérogatives et à être mieux contrôlés.
Je pourrais en citer d'autres performances de gestion car avant d'être admis à la retraire, j'étais encore contrôleur financier central.
Si donc la Cour des comptes qui est une institution respectable a pu élaborer son rapport, c’est qu'elle a pu détenir toutes les données générées par ces nouvelles réformes et par ses propres investigations qui lui ont permis de formuler ses remarques et recommandations finales.
S’agissant des fautes de gestion, des détournements des deniers publics et des pratiques de corruption, ceux-ci sont hélas fréquents dans tous les systèmes et difficiles à combattre sans le concours de tout le monde y compris la société civile.
Pour faire face cependant à ce fléau persistant, car minant tous les appareils administratifs, les départements ministériels dont les agents sont épinglés par les juges de comptes doivent tout simplement être traduits par leurs supérieurs hiérarchiques devant les juridictions compétentes tout en garantissant aussi leurs droits de défense et c'est d’ailleurs l’objectif ultime visé par la confection de ce rapport de reddition des comptes publics.
Hamedine Ndiaye Kane
Ancien contrôleur d’État
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