21-10-2025 07:00 - Que chacun soit assuré que la reddition des comptes demeure au cœur de nos priorités (PRESIDENT)

Que chacun soit assuré que la reddition des comptes demeure au cœur de nos priorités (PRESIDENT)

AMI - Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a affirmé qu’il n’y a pas de développement ni de réforme sans l’élimination de toutes les formes de corruption, qu’elles soient administratives ou financières.

Il a ajouté, dans un discours prononcé lors de la cérémonie de remise des diplômes de la 46ème promotion de l’École Nationale d’Administration, de Journalisme et de Magistrature, ce lundi soir, au Centre International de Conférences (Mokhtar Ould Daddah), qu’il a enjoint au gouvernement d’appliquer les recommandations des organes de contrôle et d’inspection de manière à ce qu’aucune personne impliquée dans des pratiques suspectes n’échappe à la reddition de comptes et à la sanction, quelle que soit l’importance de sa position.

Il a exprimé son appréciation pour la contribution de l’École Nationale d’Administration, de Journalisme et de Magistrature à la construction et à la consolidation des fondements de l’État moderne, à travers la préparation et la formation des cadres qui ont la responsabilité de développer et d’assurer la continuité du service public, d’incarner les valeurs de la République dans les méthodes de gestion quotidienne, les modes de relation avec le citoyen, et la mise en œuvre des différentes réformes et programmes.

Voici le texte du discours de Son Excellence le Président de la République :

” Monsieur le Premier ministre,

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,

Monsieur le Président du Conseil constitutionnel,

Mesdames et Messieurs les ministres,

Excellences, les membres du corps diplomatique accrédités,

Monsieur le wali,

Madame la Présidente de la région de Nouakchott,

Mesdames et Messieurs les membres du corps enseignant et d’encadrement,

Chers diplômés,

Mesdames et Messieurs,

C’est pour moi un plaisir de prendre part avec vous aujourd’hui, à la cérémonie de remise des diplômes d’une nouvelle promotion de l’École Nationale d’Administration, de Journalisme et de Magistrature et de saluer, à l’occasion, l’apport considérable de cette prestigieuse institution au renforcement des fondements de l’État, par la formation des cadres en charge de moderniser le service public et d’en assurer la continuité tout en veillant à ancrer les principes de l’état du droit et de la bonne gouvernance dans leur gestion au quotidien, leurs rapports au citoyen et leur conduite des réformes et programmes de développement.

Cette promotion, du fait de la diversité des secteurs qu’elle couvre, la Justice, les Affaires étrangères, l’Intérieur, les Finances, la Fonction publique, le Travail et le Commerce, constitue un apport inestimable de ressources humaines sur lequel nous comptons énormément pour dynamiser le processus de réforme et de modernisation de notre administration publique.

Mesdames et Messieurs ;

Nous sommes convaincus que la réussite des réformes que nous mettons en œuvre, qu’elles soient politiques, économiques ou sociales, est fondamentalement tributaire de notre capacité à bâtir un appareil administratif plus professionnel et plus apte à servir le citoyen dans la proximité, la fluidité, et la transparence.

Ayant pleinement conscience des déficits de notre système administratif en matière de formation, de professionnalisme, d’efficacité, de proximité avec le citoyen, du respect des valeurs de la République, de l’état de droit et de la bonne gouvernance, nous avons très rapidement engagé une réforme administrative globale.

Cette réforme vise à rendre notre administration plus performante, plus respectueuse des normes de bonne gouvernance et de l’égalité des citoyens dans l’accès aux services publics.

Dans ce cadre, nous avons instruit le gouvernement afin qu’il veille à moderniser les services publics, à assurer la formation et la professionnalisation des ressources humaines, à faciliter l’accès aux services publics et à les rapprocher du citoyen, à renforcer la décentralisation pour faire du citoyen l’acteur principal de son développement local, ainsi qu’à réformer la justice pour bien asseoir l’égalité devant la loi et consolider la citoyenneté.

J’ai été cependant toujours convaincu qu’il n’est pas possible de réussir cette réforme administrative sans une lutte, de tous les instants, contre la gabegie, la corruption et les multiples formes de mauvaise gestion, administrative ou financière.

En effet, avec la corruption, il ne peut y avoir de réel développement, car elle dilapide les ressources de l’État, affaiblit significativement l’efficacité de la mise en œuvre des projets, déséquilibre la répartition de la richesse, et affecte, négativement, la lutte contre l’injustice et la précarité, qui constitue l’axe central de nos programmes de développement.

C’est pourquoi, nous avons déclaré une guerre totale à la corruption en créant une nouvelle autorité de lutte contre la corruption, en œuvrant à renforcer et à moderniser le Code des marchés publics, à intensifier l’activité des organes de contrôle et d’inspection, dans la plénitude de leurs compétences et dans une totale Indépendance.

Nous avons également instruit le gouvernement afin d’appliquer strictement les recommandations des organes de contrôle et d’inspection, de manière, à ce qu’aucune personne impliquée dans des pratiques de gestion douteuse, ne puisse échapper à la reddition des comptes et, le cas échéant, à la sanction.

Nous réitérons aujourd’hui cette instruction au gouvernement et nous ne tolérerons de sa part que sa stricte observance.

Tout comme, nous exhortons toutes les institutions de contrôle et d’inspection à continuer à exercer pleinement leurs prérogatives en toute transparence et toute indépendance.

Que chacun soit assuré que la reddition des comptes, le refus absolu de l’impunité, ainsi que la promotion de la bonne gouvernance demeureront au cœur de nos priorités, convaincus que nous sommes qu’ils constituent une condition nécessaire au développement et la prospérité du pays.

Nous ne ménagerons aucun effort pour préserver les ressources publiques, nous ne tolèrerons aucun laxisme dans l’application stricte de la loi et l’obligation pour chaque gestionnaire de rendre des comptes et d’assumer la responsabilité de ses écarts par rapport aux normes de la bonne gouvernance.

Chers diplômés ;

Votre sortie aujourd’hui ne se résume pas seulement à la simple obtention d’un diplôme ou à l’intégration dans un corps professionnel spécifique, elle constitue aussi, voire essentiellement, un mandat que la Nation vous confie : mandat d’absolue dévotion au service de la patrie et du citoyen, dans l’intégrité, la rigueur, la transparence et la loyauté.

Aussi, c’est en vous adressant mes vives félicitations que je vous souhaite un parcours professionnel fait d’excellence, de probité, de loyauté envers la patrie et de dévouement au service du citoyen.

Je vous remercie.”





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Commentaires (4)

  • ouldsidialy (H) 21/10/2025 11:26 X

    Le président se trompe !!! à " affirmer qu’il n’y a pas de développement ni de réforme sans l’élimination ( ) de la corruption". Néanmoins,

    1) Quand une intention est proclamée et qu'elle correspond à certaines de vos attentes, il faut réagir comme si l'intention était un fait. Ce qui pourra avancer pour la cause, sera toujours cela de pris. Les limites de ce qui est réalisable apparaitrons de toute façon assez tôt ! En présence d'une intention qui répond à une partie de ses souhaits, " l'honnête homme" y va franchement mais avec loyauté envers sa propre vérité !

    2) Garder à l'esprit qu'une bonne intention peut être sincère mais mal agi. Mais aussi que ce qui est mal pensé au départ, peut s'améliorer avec le temps. Parfois, à partir d'une position peu affermie, il peut nous arriver à tous, d'évoluer vers davantage de déterminations par la mécanique même des évènements suscités. Cela est escompté dans le bon sens mais n'est pas dépourvu de risque de perte de contrôle. Il demeure qu'il n'y a que " celui qui ne veut rien faire qui a peur de se tromper" !

    3) Si vous pensez que l'intention est bonne, mais vous souhaitez que cela soit accompli par d'autres que ceux qui la portent ; alors il faut pousser à la surenchère pour des objectifs qui ne seront pas atteints. Cela permet à la population de faire l'expérience des impasses, une fois confrontée aux contradictions de ses propres attentes. Les avancées obtenues par les personnes aux affaires seront noyées dans les déceptions inéluctables. La main peut leur être prise, en tout ou partie.

    On reconnait ce genre de position à la similitude des solutions proposées , de la part d'une partie de ceux qui sont aux affaires comme ceux qui ne le sont pas. C'est ce que font la plupart des politiciens sans idées nouvelles, mais en perpétuels renouvellements de leurs appétits .C'est un cynisme assez commun dans diverses cultures politiciennes.

    5) Pour finir de ne PAS convaincre, je dis ici, que la corruption n'est pas incompatible avec le développement économique !!!! Il faut améliorer la culture générale économique des jeunes des classes secondaires de l'enseignement. Dans 20 ans , cela donnera des adultes moins innocents au sujet de l'ordre économique global. En attendant, les africains sont déjà en mesure de voir les méfaits politiques et stratégiques de la lutte anti-corruption.

  • serranus (H) 21/10/2025 09:56 X

    La lutte contre la corruption, c'est comme nettoyer un escalier: Il faut toujours commencer par le haut.

  • Newsmaurit (H) 21/10/2025 08:11 X

    Le discours présidentiel s'annonce prometteur, néanmoins son efficience demeurera tributaire de mesures tangibles, perspective qui semble compromise par la position précaire du chef d'État et de son cabinet. Les instances de supervision peinent à accomplir leur mandat en raison de la présence d'individus liés aux artisans des difficultés économiques nationales. L'IGE, jadis crainte, s'érige désormais en protectrice des malversations plutôt qu'en garante de leur sanction, abdiquant ainsi sa fonction régulatrice. De nombreux agents de l'État et entrepreneurs se trouvent impliqués dans des détournements de deniers publics, avec l'assentiment quasi-unanime du secteur commercial mauritanien.

  • Newsmaurit (H) 21/10/2025 08:10 X

    Plus alarmant encore, les organes de contrôle identifient les irrégularités mais occultent les responsables en raison d'affinités familiales, tribales ou régionales avec les enquêteurs. L'IGE et la Cour des comptes devraient opérer en tant qu'instruments impartiaux de surveillance plutôt qu'en protecteurs des contrevenants. Actuellement, l'IGE se compose de descendants de personnalités influentes et d'individus dépourvus des compétences requises. Les engagements rhétoriques présidentiels risquent donc de demeurer sans effet, particulièrement avec un Premier ministre lui-même sujet à caution.