Le Calame -- Les milliards volent de partout. Dans les temps, c'est comme ça que ça se disait pour dire qu'il y a beaucoup d'argent. Que l'argent vole. L'argent vole de lui. C'est pas très loin de lui, il vole l'argent.

Et, c'est bien dans l'air du temps. Notre budget annuel est de 1000 milliards. Selon le rapport de la Cour des Comptes, des malfrats sont tombés dessus et ont emporté 410 milliards. Selon le président de la République, le premier ministre, le porte-parole du gouvernement, le président du parti INSAF il y a 50 milliards mobilisés pour moderniser Nouakchott.

Selon les rumeurs qui seront bientôt propagées par les services de renseignements, les propagandes de la Commission Nationale des Droits de l'homme, les officines du Commissariat des droits humains, les dédales du Mécanisme National de lutte contre la Torture et les labyrinthes de l'Agence de lutte contre le trafic des personnes, les méandres insondables de Taazour, l'Etat mauritanien proposerait 250 milliards pour fermer définitivement le dossier du passif humanitaire.

Commissariat, MNP, Agence, CNDH, Taazour. Toutes ces institutions qui n'ont pas la Baraka d'une seule engloutissent des centaines de milliards chaque année pour envoyer une poignée d'organisations cartables raconter des inepties à Banjul.

Ainsi, le budget dévient un peu comme les moutons de l'autre. Ou comme une chèvre dans le désert. Pour toi, pour ton frère et pour le loup. Nous essayons depuis 65 milliards pardon 65 années à construire un Etat. Et, nous sommes toujours en chantier qui n'avance presque pas.

Les questions discutées au Congrès d'Aleg sont les mêmes proposées à la discussion pour le futur dialogue dont le coordinateur est vent debout pour la participation de tout le monde. Un rapport remis au président. Puis une conférence de presse. Exactement comme a fait le président de la Cour des Comptes. Rapport remis au président puis conférence de presse.

Sauf que le premier c'était pour dire ce qu'il a fait et que le second pour contredire ce qu'il a écrit noir sur blanc. Depuis 65 ans que nous essayons de fonder un Etat. Maintenant, nous essayons de refonder le même Etat. De colmater les brèches. De recoller les morceaux. De s'interposer entre des tribus belliqueuses. D'arrêter les voleurs des deniers publics. De reprendre la main. De recommencer à zéro. Bonjour Sishype. Salut !

Sneiba El Kory