29-07-2025 12:54 - Le maire adjoint Cheikh El Kebir dénonce la gestion de l’eau et critique la politique économique nationale

Shems Maarif -- Le maire adjoint de la commune de Nouadhibou, Cheikh El Kebir, a vivement dénoncé la gestion du service de l’eau dans la ville, la qualifiant de « spéculative », comme s’il s’agissait « d’un produit coté en bourse plutôt que d’un droit fondamental à la vie ».
Selon l’agence d’information AlAkhbar, Cheikh El Kebir a rappelé qu’il n’a pas encore passé une seule année depuis l’inauguration d’une station de dessalement censée produire 5 000 m³ d’eau par jour, alors même que Nouadhibou souffre toujours de pénuries aiguës.
Il souligne que, malgré des moyens limités, l’intervention de la mairie a constitué un effort louable qui a permis d’atténuer la crise, évitant, selon lui, une véritable catastrophe humanitaire.
Toutefois, il précise : « l’action municipale ne saurait compenser l’échec des politiques de l’État ni masquer l’inaction de ceux qui détiennent le pouvoir, les moyens et la décision ».
Cheikh El Kebir a également évoqué l’usine de sardines, dont aucune production n’est encore visible sur le marché, ainsi que la société privée de construction navale, accusée, selon lui, d’avoir contribué à l’effondrement de la société nationale mauritanienne de construction navale, avec à la clé le licenciement de plus de 110 employés. « Un drame économique passé sous silence, sans qu’aucune responsabilité n’ait été engagée », a-t-il déploré.
Concernant l’extension du port autonome de Nouadhibou, il parle d’un projet présenté comme un exploit économique, mais qui ne serait qu’une réplique d’un échec précédent. Il rappelle qu’une extension antérieure, lancée sous le régime précédent, n’a jamais accueilli un seul navire et est devenue, selon ses mots, un exemple flagrant de gaspillage de fonds publics, de mauvaise planification et d’absence totale de reddition de comptes.
« De quelles inaugurations peut-on se vanter dans une ville assoiffée, régulièrement plongée dans le noir et soumise à des prix excessifs sans aucun contrôle ? », s’interroge-t-il.
Et de conclure avec amertume :
« Je mets au défi n’importe quel responsable de montrer un seul secteur vital ayant connu une amélioration tangible ou un impact réel sur la vie des citoyens. »