La Dépêche - Le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a effectué, ce lundi, une visite hautement symbolique à Nouadhibou, au cours de laquelle il a inauguré et lancé une série de projets majeurs dans les domaines de l’eau, du numérique, de l’enseignement technique, de la pêche et des infrastructures portuaires. Le président donne ainsi un coup d’accélérateur aux grands chantiers de développement dans la capitale économique.

Depuis qu’il a foulé le tarmac de l’aéroport de Nouadhibou, le président de la République, Mohamed Ould Ghazouani, a été l’objet d’un accueil grandiose, à l’image de l’espoir nourri par les populations à trouver des solutions idoines à des problèmes sociaux devenus chroniques.

Mais c’est la concrétisation de l’amélioration de l’adduction en eau potable de la ville qui a, sans doute, ravi la vedette aux autres projets tout aussi importants. Dans la réalité est certaine ferveur des populations a accompagné l’annonce de ce tournant dans l’approvisionnement en eau devenu par la force de son acuité un véritable cauchemar pour les citoyens.

Ville naguère bastion de l’opposition, la capitale économique avait changé de camp lors de la dernière présidentielle au profit du candidat Ghazouani. Une relation qui risque de perdurer avec les réponses incisives apportées aujourd’hui aux sollicitations des citoyens.

L’eau potable : la fin d’un cauchemar

Les populations exultent à l’idée que la soif est derrière elles maintenant. Attendue avec beaucoup d’intérêt par les habitants, l’inauguration du projet d’extension de l’adduction d’eau potable depuis la nappe de Boulenoir marque une avancée dans notre capitale économique, confrontée depuis longtemps à une crise hydrique chronique.

Ce projet colossal, financé à hauteur de 32 milliards MRO par le Fonds arabe pour le développement économique et social, comprend notamment 10 puits neufs et la réhabilitation de 21 autres ; un réseau de canalisations de 76 km et un système de distribution interne de 43 km et un réservoir de 5 000 m³ et une station de pompage moderne.

Selon la ministre de l’Hydraulique, cette réalisation permettra à la ville de sécuriser une production dépassant 35 000 m³/jour, couvrant ses besoins pour les années à venir, tout en anticipant l’avenir avec une étude portant sur la mise en place éventuelle d’une usine de dessalement de 50 000 m³/jour.

A l’ère du numérique

Autre moment fort de la journée du président à Nouadhibou, le lancement du projet de connexion au câble sous-marin international “EllaLink”, qui reliera Nouadhibou à l’Europe et à l’Amérique via la fibre optique.

Doté d’un budget de 43,5 millions d’euros, ce câble de 669 km vise à multiplier par 5 la vitesse Internet ; à réduire les prix d’accès à internet de 20 % ; à renforcer la résilience numérique nationale et à booster la croissance économique et la création d’emplois numériques.

Le ministre de la Transformation numérique a salué un “tournant décisif pour l’économie numérique mauritanienne”, dans une logique d’innovation, d’éducation et d’administration connectée.

TIC : former à la bonne école es talents de demain

Dans le domaine de la formation professionnelle, le président Ghazouani a également posé la première pierre d’un établissement dédié aux technologies de l’information et de la communication. L’école, qui coûtera 174 millions MRO. L’école comprendra 9 salles de classe, 16 laboratoires, un amphithéâtre de 150 places et des logements étudiants et des installations adaptées.

Cette nouvelle structure de formation dans les métiers de pointe incarne la volonté présidentielle de faire de la jeunesse et du capital humain un pilier du développement.

Un complexe halieutique et un port rénové pour relancer l’économie régionale

Le chef de l’État a aussi inauguré le complexe industriel “Samek”, destiné à la transformation des petits poissons pélagiques. Projet de 28 millions USD, il permettra le traitement de 100 000 tonnes/an de petits pélagiques et devrait générer des centaines d’emplois.

Dans le même sillage, le président a lancé la réhabilitation du quai commercial du port autonome de Nouadhibou. Ce chantier stratégique de 451 millions MRO visant à réduire les délais logistiques ; à méliorer la compétitivité du port et en réhabiliter des structures vieillissantes.

Ces initiatives s’inscrivent dans le plan quinquennal de modernisation portuaire, selon le ministre de la Pêche et des Infrastructures maritimes.

La réalisation de ces projets ambitieux devrait imprimer une dynamique nouvelle à Nouadhibou qui jusqu’ici se sentait « l’enfant pauvre du développement national ». Entre eau, connectivité, formation, industrie et logistique, la capitale économique semble amorcer une transformation structurelle, qui pourrait l’aider à remplir le son rôle qui est le sien dans l’économie nationale.