30-09-2025 20:33 - Spatial : la Mauritanie lorgne un marché africain de 22,6 milliards de dollars

AGENCE ECOFIN - De plus en plus de pays africains investissent dans le spatial. Au 1er juillet 2025, 18 États du continent avaient déjà lancé un total de 67 satellites, selon Spacehubs Africa.
Le gouvernement mauritanien souhaite se doter d’un programme spatial national dédié au développement des nanosatellites.
L’exécutif ambitionne ainsi de mettre en place un système spatial souverain pour accompagner le développement global du pays et renforcer sa position dans le domaine des technologies spatiales, tant au niveau régional qu’international. Cette ambition s’inscrit dans un contexte où le marché spatial africain est estimé à 22,6 milliards de dollars en 2024, selon Space in Africa.
Ahmed Salem Ould Abode, ministre de la Transformation numérique, a tenu, le lundi 29 septembre, une réunion de haut niveau pour examiner les détails du projet.
« Le programme inclura des missions stratégiques pour la sécurité, la surveillance et l’observation, tout en élargissant la couverture pour garantir l’accès aux services numériques sur l’ensemble du territoire national », a ajouté le ministère.
Le projet mauritanien intervient alors que plusieurs pays africains intensifient leurs investissements dans les satellites, notamment les nanosatellites. Le Sénégal a par exemple lancé, en août 2024, GAINDESAT-1A. D’autres pays comme Djibouti, la Côte d’Ivoire et le Botswana ont également mis en orbite leurs propres satellites récemment. Selon Space in Africa, 465,34 millions de dollars ont été alloués au secteur spatial africain en 2024.
Il convient toutefois de rappeler que le programme mauritanien est encore en cours de développement et qu’aucun calendrier n’a, pour l’instant, été dévoilé, ni pour sa finalisation ni pour la mise en orbite des nanosatellites.
Par ailleurs, plusieurs acteurs du secteur soulignent des défis persistants à l’échelle continentale, notamment le manque de transparence, l’inefficacité de certains projets réduits à des lancements symboliques, la sous-exploitation de l’intelligence artificielle et l’insuffisante prise en compte des besoins réels des utilisateurs, ce qui rend certaines solutions peu adaptées au contexte africain.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji